Aujourd’hui, je voudrais te parler d’un sujet qui me tient à cœur… et qui touche souvent bien plus de monde qu’on ne le pense : le deuil chez les animaux.
Certains diront que c’est une projection humaine. Que les animaux n’ont pas d’émotions complexes. Et pourtant… Ceux qui ont vécu avec un chien, un chat, un compagnon à plumes ou à poils savent. Ils sentent. Ils ressentent. Ils pleurent.
Je me souviens comme si c’était hier : il y a plus de 40 ans, je rends visite à la veuve de mon voisin récemment décédé. Et là, son chien, un malinois pourtant vif et joyeux d’habitude, est prostré. Il ne bouge pas, museau collé au sol, les yeux vides. Même le bruit de la laisse – ce son qui normalement le faisait bondir – ne provoque rien. Rien. Un silence pesant, un chagrin évident.
Oui, les animaux peuvent faire un deuil.
Pas seulement lorsqu’un humain disparaît. Ils peuvent souffrir après la perte d’un autre animal, un déménagement, un départ d’enfant devenu adulte, voire un abandon. Leur monde bascule. Ils perdent leurs repères, et nous, humains, ne savons pas toujours comment les aider.
On parle peu de ça. Pourtant, les études scientifiques récentes confirment ce que tant d’entre nous ont observé : un changement brutal dans leur quotidien peut les plonger dans une forme de dépression animale. Ils dorment plus, mangent moins, ne veulent plus jouer. Et leur tristesse, parfois, reflète la nôtre.
J’ai moi-même vécu un épisode bouleversant avec ma chienne. Un terrible accident de voiture, je suis hospitalisée… et elle, disparue. Pendant des semaines, personne ne la retrouve. Jusqu’au jour où un ami la découvre, allongée, amaigrie, comme si elle se laissait mourir. Elle connaissait pourtant bien mon ami. Mais elle ne bougeait pas. Elle m’attendait. Peut-être pensait-elle que je l’avais abandonnée. Il m’a fallu du temps, de la patience, et quelques boîtes de sardines à l’huile de foie de morue (oui, oui !) pour regagner sa confiance… et sa vitalité.
Alors je te le dis avec tout mon cœur : respectons le deuil de nos compagnons à quatre pattes. Si tu dois faire euthanasier un animal et qu’il y en a d’autres à la maison, prépare-les. Explique, même s’ils ne comprennent pas les mots. Accueille leurs réactions. Donne-leur du temps. Et surtout, ne remplace pas trop vite l’animal disparu. Ce n’est pas un objet. Un nouveau venu, trop tôt, peut être vécu comme une trahison.
Nos animaux vivent avec nous, nous aiment sans condition. Ils méritent notre tendresse, notre patience, notre amour, y compris – et peut-être surtout – dans la perte.