Gratitude : ce petit rien qui change tout
Il y a quelques années, si quelqu’un m’avait parlé de “pratiquer la gratitude”, j’aurais sans doute souri poliment. Pour moi, c’était un mot joli, mais un peu creux. Une sorte de formule toute faite qu’on trouve dans les livres de développement personnel.
Et puis la vie s’est chargée de me faire changer d’avis.
J’ai traversé une période où tout me semblait pesant. Physiquement, moralement, je n’avais plus d’élan. Même mes habitudes les plus simples – respirer profondément, marcher, écouter le silence – ne suffisaient plus. C’est là qu’une amie, douce et un peu têtue, m’a proposé un exercice : chaque soir, écrire trois choses pour lesquelles je pouvais dire merci. Trois choses simples. Rien de spectaculaire.
J’ai commencé du bout des doigts, avec scepticisme. Une tasse de thé. Le chant d’un oiseau. Une parole gentille. Et puis, au fil des jours, j’ai senti un changement. Ce n’était pas que la vie devenait plus facile. Mais je devenais plus présente à ce qui était bon, même au milieu de ce qui faisait mal.
Depuis, c’est devenu un réflexe. Je ne parle pas d’un grand journal bien tenu avec des phrases parfaites. Parfois, je griffonne juste un mot dans un coin de cahier. D’autres fois, je ferme les yeux et je laisse remonter une image, un souvenir, une sensation. Un souffle qui s’apaise. Une lumière sur un mur. Un éclat de rire.
Ce que j’ai compris, c’est que la gratitude n’a rien à voir avec le fait que tout aille bien. Elle commence justement quand on prend le temps de voir ce qui va, même quand rien ne semble aller.
Et c’est ça, le vrai miracle : en changeant notre regard, on change ce qu’on vit.
Je ne suis pas une scientifique, mais j’ai lu que la gratitude influence le système nerveux, qu’elle aide à mieux dormir, à réguler les émotions. Je le crois, parce que je l’ai vécu. Quand je commence ma journée en disant “merci” – à la vie, à mon corps, à quelqu’un que j’aime – quelque chose en moi se détend. Je me sens moins en guerre, moins dans l’attente.
Je dis souvent à mes élèves ou aux femmes que j’accompagne : pas besoin de faire grand-chose. Juste s’arrêter. Noter. Sentir. Dire merci. C’est un geste de tendresse envers soi.
Et si vous ne savez pas par où commencer, commencez par là : “Aujourd’hui, je suis reconnaissant.e pour… être encore là.”